Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a déclaré mardi qu'un accord avec les États-Unis concernant la question nucléaire est réalisable si les États-Unis font preuve de la volonté nécessaire.

Cette déclaration intervient avant des négociations indirectes, prévues pour commencer samedi à Oman.

Araghchi a souligné que l'objectif principal de ces discussions est la levée des sanctions américaines, qui ont été réimposées en 2018 par l'ancien président Donald Trump et ont eu un impact significatif sur l'économie iranienne.

Lundi, Donald Trump a surpris de nombreux observateurs en annonçant que les États-Unis s'engagent dans des discussions 'directes' avec l'Iran, malgré l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays depuis 45 ans.

En réponse, l'Iran a indiqué sa volonté de participer aux pourparlers, mais a fermement rejeté toute négociation directe sous pression.

"Ces négociations seront menées de manière indirecte, et nous n'accepterons aucune autre forme de négociation," a déclaré Araghchi, selon l'agence de presse officielle iranienne Irna.

Les États-Unis et leurs alliés soupçonnent depuis longtemps l'Iran de poursuivre des capacités nucléaires militaires, une allégation qu'Iran nie avec vigueur, affirmant que ses activités nucléaires visent uniquement des fins pacifiques, notamment dans le secteur de l'énergie.

En mars, Trump a envoyé une lettre aux dirigeants iraniens les invitant à négocier sur leur programme nucléaire dans le but d'établir un nouvel accord pour remplacer l'accord international précédent, qui est de facto invalidé depuis le retrait des États-Unis.

Cependant, Trump a également menacé d'actions militaires contre l'Iran si les efforts diplomatiques échouaient et a imposé des sanctions supplémentaires sur le secteur pétrolier iranien.

Lundi, Trump a déclaré que les discussions avec l'Iran devraient aboutir à une réunion de 'très haut niveau' prévue pour samedi.

Il a noté que si un nouvel accord était atteint, celui-ci serait 'différent et peut-être beaucoup plus robuste' que l'accord précédent.

Toutefois, Trump a averti que l'Iran serait 'en grand danger' si les discussions n'aboutissaient pas.

Suite à cette annonce, Téhéran a réitéré son refus de participer à des pourparlers directs.

Araghchi est prévu pour discuter indirectement à Oman avec l'envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, comme l’a confirmé l'agence de presse iranienne Tasnim.

Araghchi a commenté : "Si l'autre partie a la volonté nécessaire et suffisante, un accord peut être trouvé.

En fin de compte, la balle est dans le camp américain," renforçant ainsi l'importance de la levée des sanctions comme un objectif crucial des négociations, avec Oman agissant comme facilitateur.

Dans un développement connexe, l'Iran engage également des consultations à Moscou sur la question nucléaire avec ses partenaires clés, la Russie et la Chine.

Le Kremlin a exprimé son soutien aux discussions initiées par Trump, soulignant leur potentiel à réduire les tensions entourant l'Iran.

"Nous savons que des contacts directs et indirects sont prévus à Oman, et bien sûr, nous ne pouvons qu'accueillir cela, car cela peut mener à une désescalade des tensions autour de l'Iran," a déclaré Dmitry Peskov, porte-parole de la présidence russe.

La Chine a appelé les États-Unis à faire preuve de 'sincérité' dans ces discussions.

L'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni) ainsi que l'Allemagne, impliquait la levée de certaines sanctions internationales en échange de contraintes sur le programme nucléaire iranien.

Le retrait des États-Unis de cet accord en 2018 a conduit l'Iran à s'éloigner des termes et à accélérer davantage ses capacités nucléaires.

L'aliénation diplomatique entre l'Iran et les États-Unis remonte à 1980, suite à la saisie des diplomates américains durant la Révolution islamique; cependant, des communications indirectes ont eu lieu par l'intermédiaire de l'ambassade suisse à Téhéran, Oman ayant également agi historiquement comme médiateur.