Le président français Emmanuel Macron a accusé la Russie d'avoir des ambitions bellicistes, coïncidant avec un sommet clé destiné à renforcer le soutien à l'Ukraine.

En parallèle, le secrétaire d'État américain Marco Rubio, lors d'une visite en Jamaïque, a reconnu la complexité d'un éventuel accord de paix entre Moscou et Kyiv, affirmant que cela 'ne sera pas simple' et 'cela prendra du temps'.

Cette déclaration contraste avec le ton optimiste récemment exprimé par le président Donald Trump.

Dans un climat de tensions persistantes, la Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement d'entraver un accord proposé, soutenu par les États-Unis, visant à établir un cessez-le-feu en mer Noire et à introduire un moratoire sur les frappes contre des sites énergétiques.

Suite à une intense activité diplomatique en Arabie Saoudite de dimanche à mardi, les responsables américains ont mené des négociations séparées avec les délégations russes et ukrainiennes.

Il a été annoncé qu'un cessez-le-feu temporaire en mer Noire serait mis en place, accompagné du renouvellement d'un accord facilitant la navigation commerciale dans la région.

Cependant, la Russie a attaché des conditions strictes à sa mise en œuvre, y compris la levée de certaines sanctions imposées en raison de ses actions militaires en Ukraine, qui perdurent depuis plus de trois ans.

Macron a rejeté les demandes de la Russie, affirmant qu'il était 'beaucoup trop tôt' pour envisager de telles discussions et que tout dialogue futur dépendrait du respect par la Russie du droit international.

Lors d'une conférence de presse à Paris aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Macron a exposé son 'approche pacifiste'.

Il a précisé que tout contingent militaire provenant de diverses nations européennes ne participerait pas directement aux combats, mais aurait plutôt des rôles de surveillance et de formation.

Zelensky a fait écho à ce sentiment, proposant que tout groupe de troupes européennes déployées en cas de cessez-le-feu devrait se concentrer principalement sur la surveillance de la situation afin d'éviter une résurgence des hostilités agressives de la part de la Russie.

Il s'est distancié de commentaires antérieurs de son conseiller Igor Jovkva, qui avait suggéré une disponibilité des forces européennes à engager les combats.

Dans une interview télévisée, Zelensky a évoqué la stratégie de la Russie pour miner l'unité européenne, mettant en avant les préoccupations concernant le gouvernement hongrois qui obstrue parfois les sanctions contre la Russie.

Suite à de longues discussions, Macron a annoncé un nouveau paquet d'aide militaire pour l'Ukraine s'élevant à deux milliards d'euros.

Zelensky a indiqué que les discussions comprenaient également l'augmentation du nombre de chasseurs Mirage fournis par la France.

Zelensky a exhorté les alliés internationaux, en particulier les États-Unis, à faire pression sur le Kremlin, d'autant plus que Trump a indiqué son désir d'améliorer les relations avec Moscou.

Du côté russe, les responsables militaires ont accusé l'Ukraine de mener des opérations contre des cibles énergétiques.

L'armée ukrainienne a réagi en qualifiant ces accusations de 'fausses et sans fondement', affirmant que l'agresseur tente d'étendre le conflit tout en induisant en erreur les observateurs mondiaux.

Après les négociations en Arabie Saoudite, la Maison Blanche a publié deux déclarations séparées concernant le moratoire sur les frappes contre des sites énergétiques, mais sans fournir de dates ou de conditions spécifiques pour leur mise en œuvre.

Les déclarations indiquaient que les deux parties étaient convenues de prendre des mesures pour l'application de l'accord concernant l'interdiction de frappes sur les infrastructures énergétiques.

Moscou a affirmé qu'elle s'était abstenue de bombarder les sites énergétiques ukrainiens depuis le 18 mars, suite à une conversation téléphonique entre Trump et le président russe Vladimir Poutine, au cours de laquelle Poutine avait rejeté une proposition des États-Unis pour un cessez-le-feu total et inconditionnel, que l'Ukraine avait acceptée. L'Ukraine a contesté cette affirmation, soutenant que les détails des infrastructures touchées n'avaient pas été divulgués. Le gouvernement ukrainien suggère que la Russie joue la montre, cherchant à obtenir un avantage militaire sur le terrain.

Trump a reconnu cette possibilité lors d'une interview, suggérant que, bien que la Russie souhaite peut-être conclure le conflit, elle pourrait également retarder ses actions.

Suite aux négociations saoudiennes, le Kremlin a exprimé sa satisfaction quant à son engagement avec les États-Unis, louant la nature 'pragmatique et constructive' du dialogue en cours.