La saison des cyclones tropicaux continue de semer le chaos dans la région de l'océan Indien, retardant plus récemment la réouverture des écoles à Mayotte en raison des dommages causés par la tempête Dikeledi.

La ministre française de l'Éducation, Elisabeth Borne, a confirmé lundi que la reprise administrative pour les éducateurs n'aurait pas lieu avant la semaine prochaine, tandis que les élèves reviendraient à une date ultérieure encore indéfinie.

Dans une communication adressée au personnel éducatif de Mayotte, obtenue par l'AFP, Mme Borne a déclaré que la décision de retarder la reprise administrative avait été prise en concertation avec le Premier ministre.

"Dans le meilleur des cas, la réouverture n'aura pas lieu avant la semaine prochaine", a-t-elle écrit.

Les enseignants et le personnel devaient initialement revenir mardi, tandis que les élèves devaient reprendre les cours le 20 janvier.

De nombreux établissements scolaires ont subi divers degrés de dommages structurels en raison de Dikeledi, ce qui aggrave les défis déjà posés au système éducatif par le précédent cyclone Chido.

La décision vise à donner aux éducateurs le temps de gérer personnellement les conséquences de ces événements naturels et de se préparer adéquatement à accueillir de nouveau les élèves.

Selon le cabinet de la ministre Borne, chaque école devra élaborer un plan de rétablissement adapté, le communiquer ensuite aux parents, et finalement accueillir les élèves lorsqu'il serait jugé approprié.

Bien qu'aucune date précise n'ait été fixée, le ministre des Territoires d'outre-mer, Manuel Valls, a suggéré devant la commission des affaires économiques du parlement qu'une réouverture administrative pourrait avoir lieu dès le lundi suivant, avec un retour des élèves potentiellement fixé au 27 janvier.

La ministre Borne envisage également une visite prochaine à Mayotte pour superviser les développements, bien que son emploi du temps reste provisoire.

L'académie de la région emploie plus de 10 000 membres du personnel, dont plus de 8 000 enseignants.

Ce retard imprévu est considéré comme une étape "logique" par Sophie Venetitay, secrétaire générale du syndicat des enseignants Snes-FSU.

"Le ministère doit s'appuyer sur la réalité du terrain plutôt que de s'en tenir rigidement aux dates, comme on l'a récemment vu", a-t-elle déclaré dans un communiqué à l'AFP. Mme Venetitay a souligné la nécessité d'une méthodologie précise incluant des inspections scolaires et des protocoles de sécurité, insistant sur l'importance d'un environnement éducatif sûr pour les élèves de retour et le personnel épuisé et stressé.

Les annonces précédentes du recteur et du préfet de Mayotte envisageaient une réouverture à partir du 13 janvier pour le personnel et du 20 janvier pour près de 117 000 élèves.

Les représentants syndicaux avaient prévu une grève à partir du 13 janvier pour contrer ce qu'ils appelaient une réouverture "précipitée et improvisée".

[Mise à jour à 16:30 avec plus de détails.]