Le Premier ministre français François Bayrou s'est adressé mardi au parlement français, mettant en évidence l'inquiétude grandissante suscitée par la dette nationale de la France.

Cette dette, qu'il a qualifiée de défi sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, représente selon lui une menace persistante pour la stabilité du pays.

Bayrou a reconnu que la responsabilité de cette situation fiscale incombe à l'ensemble des partis politiques, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition.

Il a averti que le modèle social français ainsi que la reprise globale ne pourront progresser sans une action décisive sur cette dette, qu'il a qualifiée d'épée de Damoclès au-dessus de la nation.

Sur la scène européenne, Bayrou a réaffirmé la position de la France, plaidant pour une intégration politique et de défense renforcée, soulignant que la prospérité de la France est intimement liée à celle de l'Europe.

Il a encouragé l'Europe à devenir une 'communauté stratégique' capable de refléter sa puissance économique sur la scène mondiale.

Abordant la politique intérieure, Bayrou a dressé un bilan candide du blocage politique qui sévit en France, soulignant une incapacité culturelle à accepter le pluralisme et à engager des désaccords constructifs.

Il a appelé à une transformation de la culture politique du pays pour restaurer la confiance des citoyens.

Sur la question de la réforme des retraites, Bayrou a souligné l'importance de traiter les déséquilibres au sein du système de retraite français, reconnaissant la dette croissante qui y est associée. Il a noté que les discussions sur la réforme avaient progressé, un consensus émergeant sur la nécessité du changement.

Il s'est toutefois engagé à poursuivre les discussions avec les partenaires sociaux, avertissant que sans accord, le gouvernement avancerait avec le projet de réforme actuel.

En ce qui concerne les objectifs fiscaux, le Premier ministre a annoncé viser un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, avec pour ambition de le réduire à 3% d'ici 2029. Il a proposé la création d'un fonds spécial destiné à financer les réformes de l'État, y compris des investissements dans des technologies comme l'intelligence artificielle pour les services publics.

Bayrou a souligné que la simplification économique était une priorité, anticipant l'adoption prochaine de nouvelles lois pour réduire les obstacles bureaucratiques.

Bayrou a également abordé d'autres enjeux nationaux, reconnaissant la crise migratoire croissante à Mayotte comme un problème urgent nécessitant une attention immédiate.

Concernant la Nouvelle-Calédonie, il a insisté sur l'importance de relancer les négociations politiques après les troubles récents, un sommet étant prévu pour janvier.

Enfin, il s'est exprimé sur l'accord commercial Mercosur, critiquant des normes de production qu'il estime imposer une charge injuste aux agriculteurs français par rapport à leurs concurrents internationaux.