Au milieu de dialogues surchauffés concernant la réforme des retraites en France, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français (PCF), a exprimé une demande ferme de clarté de la part du gouvernement.

Lundi matin, lors d'une intervention sur BFMTV/RMC, Roussel a souligné la nécessité d'engagements explicites de la part du Premier ministre François Bayrou, qui doit prononcer un discours de politique générale crucial dans peu de temps.

Les remarques de Roussel mettent en évidence un sentiment palpable d'ambiguïté qu'il perçoit dans la position actuelle du gouvernement.

Il a formulé des préoccupations spécifiques, notamment sur l'impact de la réforme sur le pouvoir d'achat, les salaires et le calendrier de départ à la retraite.

Il insiste pour que les personnes concernées par l'application progressive de la réforme d'Emmanuel Macron puissent choisir de partir à la retraite dans les mois à venir avec leurs 168 trimestres et sans pénalité.

"Nous ne signons pas de chèques en blanc...

nous ne nous laisserons pas égarer," a-t-il réitéré.

"La balle est dans leur camp"

Après avoir mené des discussions avec divers interlocuteurs, dont le ministre de l'Économie Éric Lombard, Roussel a exprimé que la proposition est désormais effectivement entre les mains du gouvernement.

Il a exhorté l'administration à adopter une approche pragmatique et à écouter le sentiment public.

"La France a besoin d'un budget.

Les collectivités et les ménages ont besoin d'orientation," a-t-il déclaré.

Roussel a indiqué la volonté du PCF de ne pas censurer le gouvernement si des engagements concrets, particulièrement concernant la réforme des retraites, sont fournis.

En revanche, l'absence de promesses définitives pourrait amener les communistes à soutenir une motion de censure contre François Bayrou dès cette semaine.

La France insoumise a déjà manifesté son intention de proposer une motion de censure après le discours de politique générale, prévu pour être examiné jeudi ou vendredi.

Selon Roussel, une concession significative sur la retraite équivaudrait à un accord contre la censure, bien que cela n'implique pas une approbation budgétaire.

Plus tôt ce lundi, Jordan Bardella, président du Rassemblement National (RN), a exprimé sa perplexité, notant un manque de clarté concernant les intentions du gouvernement et les exigences du Parti Socialiste.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti Socialiste, a suggéré d'utiliser le Fonds de Réserve pour les Retraites pour compenser les coûts potentiels de la suspension, estimés entre deux et trois milliards d'euros cette année, comme l'a indiqué le sénateur socialiste Patrick Kanner.