Le leadership de Tim Cook chez Apple est largement salué pour sa discipline financière, sa stabilité opérationnelle et sa valorisation de marché historique.

Pourtant, sous ces chiffres impressionnants se cache une critique croissante des initiés, des analystes et des observateurs de longue date d'Apple : Cook a transformé Apple en ce que beaucoup appellent une 'pauvre entreprise avec de l'argent'—une corporation avec des montagnes de liquidités mais presque pas d'innovation révolutionnaire.

Depuis le décès de Steve Jobs et le départ de Jony Ive, le moteur créatif d'Apple s'est considérablement affaibli.

L'entreprise qui redéfinissait autrefois des industries entières avec l'iPhone, l'iPad et le MacBook s'appuie désormais sur l'itération plutôt que sur l'imagination.

Chaque année apporte des processeurs améliorés, des designs soignés et des mises à niveau incrémentielles des caméras—mais aucune nouvelle catégorie qui transforme le paysage technologique mondial.

Les projets phares soutenus personnellement par Cook mettent en évidence le problème.

La voiture Apple s'est effondrée après des années de chaos interne et des milliards de coûts de développement.

Le Vision Pro, bien qu'applaudi pour sa sophistication technique, n'a pas réussi à capter la demande générale.

Les efforts d'Apple en intelligence artificielle sont à la traîne par rapport à ceux des concurrents, malgré une restructuration urgente.

Même l'iPhone Air tant attendu—destiné à être une version plus légère et plus raffinée de l'appareil—a échoué commercialement, entravé par une faible autonomie de batterie, des capacités photographiques minimales et un prix qui a fait questionner son utilité aux consommateurs.

Ces échecs reflètent un problème structurel plus profond : l'érosion de la légendaire culture de design d'Apple.

L'équipe de design industriel, autrefois le joyau de l'entreprise, a été vidée de sa substance.

Des créatifs seniors sont partis par vagues après le départ d'Ive.

Aujourd'hui, l'équipe est plus petite, plus jeune et moins influente, rendant compte directement à un leadership axé sur les opérations plutôt que sur une direction de produit visionnaire.

Pour une entreprise disposant de ressources financières pratiquement illimitées, Apple semble paradoxalement contrainte.

Les concurrents dominent le marché des téléphones pliables.

Les rivaux définissent l'ère de l'IA générative.

D'autres entreprises prennent des risques audacieux tandis qu'Apple affine, ajuste et répond.

L'héritage financier de Tim Cook est indéniable.

Il a réalisé l'une des plus grandes expansions de marché jamais vues dans une entreprise publique.

Pourtant, les critiques soutiennent que l'âme d'Apple—son audace, son originalité, son instinct de créer le futur plutôt que de le suivre—s'est estompée.

Alors que les spéculations sur le départ à la retraite imminent de Cook se multiplient, la vraie question est de savoir si Apple peut redécouvrir l'audace qui en faisait autrefois la société la plus imaginative du monde.