Les forces israéliennes ont intensifié leurs opérations militaires dans le sud du Liban suite à des tirs de roquettes ayant visé son territoire.

Selon des informations officielles israéliennes, trois roquettes ont été interceptées, entraînant une réponse immédiate de l’État hébreu.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné à l'armée de frapper des 'cibles terroristes' au Liban, avec un accent particulier sur des 'dizaines de lance-roquettes et un centre de commandement exploité par des terroristes du Hezbollah'.

Le Hezbollah a depuis nié toute implication dans ces tirs.

Le ministère libanais des Informations a rapporté que deux personnes, dont un enfant, ont perdu la vie, et huit autres ont été blessées à la suite d'une frappe sur la localité de Touline.

Un accord de cessez-le-feu avait antérieurement mis fin à des hostilités entre Israël et le Hezbollah, qui avaient duré de septembre à novembre 2024. Ce conflit avait vu le Hezbollah ouvrir un front contre Israël en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas en réponse à une escalade significative dans la bande de Gaza en octobre 2023. Bien que le cessez-le-feu ait été largement respecté, des accusations de violations répétées ont émergé, l'armée israélienne maintenant des positions militaires à cinq endroits stratégiques au sud du Liban, près de la frontière nord israélienne.

Le chef d'état-major israélien, Eyal Zamir, a affirmé qu'Israël adoptera une 'réponse sévère' aux tirs de roquettes, tandis que le ministre de la Défense, Israel Katz, a souligné qu'il n'était pas possible de laisser des tirs en provenance du Liban frapper les communautés de Galilée (nord).

Des sirènes d'alerte ont retenti tôt dans la matinée à Metula, un village proche de la frontière libanaise.

Depuis l’accord de cessez-le-feu, seulement 8 % de la population de la ville a retrouvé son domicile, certains résidents ayant de nouveau quitté les lieux après les récents tirs de roquettes.

L'armée libanaise a annoncé la découverte de trois sites de lancement de roquettes improvisés dans une zone au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et a procédé à leur démantèlement.

La force de maintien de la paix des Nations Unies déployée dans le sud du Liban a exprimé ses inquiétudes concernant une possible escalade des hostilités. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a mis en garde contre le risque de nouvelles opérations militaires le long de la frontière sud, notant que cela pourrait plonger le Liban dans une nouvelle guerre aux conséquences désastreuses.

Salam a également déclaré avoir contacté le ministre de la Défense pour s'assurer que seul l'État a l'autorité de déclarer la guerre ou la paix.

Lorsque les tirs de roquettes contre Israël ont commencé en solidarité avec le Hamas en octobre 2023, le Hezbollah, financé par l'Iran, constituait un acteur politique majeur au Liban, considéré comme le groupe le plus puissant du pays.

Bien qu’il ait maintenu ses armements après la guerre civile libanaise (1975-1990), il a souvent été critiqué pour avoir formé un 'État dans l'État'.

Cependant, le Hezbollah a émergé considérablement affaibli suite au récent conflit avec Israël, subi de lourdes pertes en leadership.

D'ici septembre 2024, les tensions transfrontalières avaient escaladé en une guerre ouverte, caractérisée par d'intenses bombardements au Liban, ciblant en particulier les bastions du Hezbollah, avant la conclusion de l'accord de cessez-le-feu.

Suite aux tirs de roquettes du Hezbollah en réponse à l'attaque de Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, environ 60 000 résidents du nord d'Israël ont fui, seuls certains se sont réinstallés récemment avec l'autorisation des autorités. Du côté libanais, plus d'un million de personnes ont été déplacées du sud du Liban, avec environ 100 000 individus toujours déplacés selon les estimations des Nations Unies.

L'accord de cessez-le-feu, médié par les États-Unis, stipule qu'Israël doit se retirer du sud du Liban, permettant uniquement à l'armée libanaise et aux casques bleus de l'ONU de s'y déployer, tandis que le Hezbollah est tenu de démanteler son infrastructure et de se retirer au nord du fleuve Litani.

Malgré le trêve, avant les frappes de samedi, l'armée israélienne avait déjà mené plusieurs frappes aériennes au Liban, entraînant souvent des pertes, en affirmant cibler des 'structures terroristes' ou des dirigeants du Hezbollah.