Le tribunal de Paris a entamé des délibérations sur des allégations entourant une commission de 15 millions d'euros connectée à la vente de douze avions Airbus à la Libye en 2006. Cette enquête s'inscrit dans le cadre d'une investigation plus large sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, impliquant apparemment l'ancien dirigeant libyen, Muammar Kadhafi.

Au cours des audiences tenues les 12 et 13 mars 2025, le tribunal a examiné le rôle de plusieurs individus clés impliqués dans la transaction, notamment Alexandre Djouhri, un homme d'affaires ; Claude Guéant, l'ancien secrétaire général de l'Élysée ; Wahib Nacer, un banquier ; et Bechir Saleh, à la tête du fonds souverain libyen.

Djouhri aurait reçu seulement 2 millions d'euros de la vente des avions, une fraction de la commission totale qu'il prétendait lui être due.

Il avait espéré un montant de 15 millions d'euros, ce qui soulève des questions sur la légitimité des arrangements financiers.

Noël Forgeard, qui a été PDG d'Airbus de 2001 à 2005, a témoigné devant le tribunal au sujet des pratiques de l'entreprise concernant les consultants et les intermédiaires.

Il a souligné la création d'un comité de développement commercial en 2002, visant à examiner rigoureusement l'implication de tiers dans les transactions commerciales.

Forgeard a insisté sur son engagement à maintenir la transparence et l'intégrité au sein d'Airbus, déclarant : 'Il y avait des règles, et j'ai toujours lutté contre l'infiltration d'intermédiaires dans notre entreprise.' Il soutient qu'Airbus a opéré de manière indépendante et éthique durant son mandat.

Le procès en cours a suscité une attention médiatique significative en raison de l'entrelacement des opérations politiques de haut niveau et des affaires lucratives, soulevant des préoccupations sur la corruption et la responsabilité tant dans le secteur public que privé.