La chaîne française de distribution à bas prix Gifi a conclu un accord crucial avec ses banques et ses créanciers, offrant une possible issue à ses difficultés financières.

L'accord, annoncé par le fondateur de Gifi, Philippe Ginestet, implique la réduction d'une part substantielle de la dette de l'entreprise, s'élevant à plusieurs centaines de millions d'euros, et ouvre la voie à un plan de restructuration complet.

L'arrangement, réalisé sous la supervision des agences d'État, est en attente d'approbation par le tribunal de commerce de Toulouse.

Dans un message adressé aux employés de Gifi, Ginestet a souligné l'importance de cet accord, qu'il estime garantir l'indépendance et la stabilité de l'entreprise, notamment en maintenant ses opérations à Villeneuve-sur-Lot, où la chaîne est basée et où plus de 700 personnes sont employées.

Fondée en 1981, Gifi s'est étendue à 630 magasins, employant 6 000 personnes en France et à l'étranger.

Ces dernières années, Gifi a été confrontée à des défis opérationnels significatifs, notamment des perturbations de la chaîne d'approvisionnement dues à des paiements retardés aux fournisseurs et des problèmes découlant d'un nouveau système de gestion de l'information qui a perturbé la gestion des stocks.

Ces problèmes ont contribué à des pertes financières en 2023 et 2024, marquant un net écart par rapport aux précédents résultats de rentabilité de l’entreprise, qui avait atteint un chiffre d'affaires annuel de 1,2 milliard d'euros en 2024.

En réponse, Gifi a sollicité l'assistance du Comité Interministériel de Restructuration Industrielle, un organisme gouvernemental spécialisé dans l'aide aux entreprises en difficulté.

Dans le cadre de la restructuration, Ginestet se retire de ses fonctions opérationnelles quotidiennes tout en restant l'actionnaire principal.

Il doit devenir président d'un conseil de surveillance, aux côtés d'une équipe exécutive qui reste à annoncer, chargée de mener à bien un plan stratégique sur trois ans axé sur le rajeunissement des ventes et la mise en œuvre de mesures d'économie.

Le principal syndicat chez Gifi, la CFDT, a exprimé un optimisme prudent dans un communiqué.

Bien que le syndicat ait reconnu avoir reçu des informations complètes sur la situation financière et stratégique de Gifi lors d'une récente réunion, il a souligné l'importance de suivre les éventuelles répercussions sur l'emploi de ces arrangements financiers.

Le syndicat a également salué l'engagement de Ginestet à maintenir les racines de Gifi à Villeneuve-sur-Lot.

Malgré les ajustements stratégiques prévus, Gifi fait face à une concurrence croissante des détaillants à bas prix en forte croissance comme Action, ainsi que du commerce en ligne, qui a fondamentalement modifié les habitudes d'achat des consommateurs.

Les défis incluent l'adaptation aux préférences en évolution, surtout dans les petites villes provinciales où les magasins Gifi ont historiquement fonctionné comme des destinations de vente au détail locales.

Gifi doit naviguer dans ces pressions concurrentielles tout en renouvelant sa proposition de valeur, notamment en renégociant les chaînes d'approvisionnement pour offrir 90 % de ses produits à des prix inférieurs à 10 euros, comme l'a révélé un porte-parole de l'entreprise.